Une excellente chronique de Patrick Besson sur l'affaire DSK !
"Ces médias, toujours dramatiser. Comme les enfants. Meuh, j'ai eu zéro en maths.
De quoi s'agit-il au juste ?
Un homme sur le point de partir à la retraite dans cet hospice chic nommé l'Elysée prend sa douche dans une suite de l'hôtel Sofitel de New York. Il sifflote sous l'eau tiède. Tout à l'heure, il rentre à Paris : fini la bouffe américaine. Soudain, une femme de chambre trouble son intimité. L'homme, en dépit de son âge, a aussitôt une érection. Premier motif de réjouissance. Quand on pense à tous les sexagénaires qui n'ont plus de sexe. Ce qui arrive après, laissons à la justice américaine le soin d'en décider, bien que je n'aie aucune confiance dans la justice, que ce soit celle de mon pays ou celle des autres.
En dépit du fait qu'il ne soit pas arrivé à obtenir satisfaction, le directeur général du FMI quitte l'hôtel avec le sourire, ainsi qu'en a témoigné une cliente française, et prend la direction de Kennedy Airport où l'attend son siège de première classe. Je viens de rentrer d'Asie avec la Thai : le paradis existe, c'est la business class de la compagnie aérienne thaïlandaise. Je regardais sans arrêt ma montre, me désolant que le vol ne durât que douze heures. Dominique, alors qu'il attendait l'exquise collation d'Air France, est emmené hors de l'avion par la police américaine. C'est, pour moi, le moment le plus dramatique de toute l'affaire. Dans la même situation, j'aurais crié. La First d'Air France, j'ose à peine imaginer ce que c'est, vu ce qu'est la business de la Thai.
Direction un commissariat de Harlem. Il faut voir ce qu'il y a de bon, dans le moment où on tombe. La fin de l'ambition, cette épée qu'on avait dans le dos depuis l'enfance. Cette fatigue d'être brillant. La devise de mon père : "Toujours plus haut." Du coup, j'avais décidé que la mienne serait, bien sûr, "Toujours plus bas." L'ennui de la réussite, l'esclavage du luxe. Dans la chute, toutes ces contraintes tombent. C'est le premier pas vers la nudité, c'est-à-dire la sainteté. Strauss-Kahn retourne à la seule vraie position des êtres humains : le martyre. Le Christ, ce fils à papa déchu, a donné l'exemple.
Ok, Dominique : tu ne seras pas président. C'était, de toute manière, une bien mauvaise idée. Gouverner les Français ? Tu n'étais pas assez maso. Tes deux avocats américains vont bien finir par te sortir des Etats-Unis. Le lobbying pour ta libération fera, en outre, une occupation pour ton épouse. Autre bonne nouvelle : elle nous lâchera peut-être avec son blog idiot. Elle écrit vraiment comme un pied. Les blogueurs, ils profitent du fait qu'ils échappent à la critique littéraire. On ne va tout de même pas te passer à la chaise électrique parce que tu as eu une érection sous la douche et qu'une femme de chambre a troublé ton intimité.
Pour ma part, je suis contre le viol : c'est déjà pénible de faire l'amour avec une femme quand elle est d'accord. Que ton histoire ridicule occupe les médias mondiaux est en soi une condamnation de notre monde. Il y a mille choses à faire pour quelqu'un qui n'est pas président de la République française et qui n'est plus directeur général du FMI : je te donnerai la liste quand tu seras revenu dans notre pays où les érections ne sont pas toutes coupables et où les femmes de chambre ne sont pas toutes excitantes.
Maï pen raï, comme on dit en thaï. Ne t'en fais pas. Il y a aussi : chaï yen yen. reste calme. Et pas de bêtises avec les femmes flics. Moi, il n'y a rien qui m'excite plus qu'une jolie gonzesse en uniforme, mais bon."
"Ces médias, toujours dramatiser. Comme les enfants. Meuh, j'ai eu zéro en maths.
De quoi s'agit-il au juste ?
Un homme sur le point de partir à la retraite dans cet hospice chic nommé l'Elysée prend sa douche dans une suite de l'hôtel Sofitel de New York. Il sifflote sous l'eau tiède. Tout à l'heure, il rentre à Paris : fini la bouffe américaine. Soudain, une femme de chambre trouble son intimité. L'homme, en dépit de son âge, a aussitôt une érection. Premier motif de réjouissance. Quand on pense à tous les sexagénaires qui n'ont plus de sexe. Ce qui arrive après, laissons à la justice américaine le soin d'en décider, bien que je n'aie aucune confiance dans la justice, que ce soit celle de mon pays ou celle des autres.
En dépit du fait qu'il ne soit pas arrivé à obtenir satisfaction, le directeur général du FMI quitte l'hôtel avec le sourire, ainsi qu'en a témoigné une cliente française, et prend la direction de Kennedy Airport où l'attend son siège de première classe. Je viens de rentrer d'Asie avec la Thai : le paradis existe, c'est la business class de la compagnie aérienne thaïlandaise. Je regardais sans arrêt ma montre, me désolant que le vol ne durât que douze heures. Dominique, alors qu'il attendait l'exquise collation d'Air France, est emmené hors de l'avion par la police américaine. C'est, pour moi, le moment le plus dramatique de toute l'affaire. Dans la même situation, j'aurais crié. La First d'Air France, j'ose à peine imaginer ce que c'est, vu ce qu'est la business de la Thai.
Direction un commissariat de Harlem. Il faut voir ce qu'il y a de bon, dans le moment où on tombe. La fin de l'ambition, cette épée qu'on avait dans le dos depuis l'enfance. Cette fatigue d'être brillant. La devise de mon père : "Toujours plus haut." Du coup, j'avais décidé que la mienne serait, bien sûr, "Toujours plus bas." L'ennui de la réussite, l'esclavage du luxe. Dans la chute, toutes ces contraintes tombent. C'est le premier pas vers la nudité, c'est-à-dire la sainteté. Strauss-Kahn retourne à la seule vraie position des êtres humains : le martyre. Le Christ, ce fils à papa déchu, a donné l'exemple.
Ok, Dominique : tu ne seras pas président. C'était, de toute manière, une bien mauvaise idée. Gouverner les Français ? Tu n'étais pas assez maso. Tes deux avocats américains vont bien finir par te sortir des Etats-Unis. Le lobbying pour ta libération fera, en outre, une occupation pour ton épouse. Autre bonne nouvelle : elle nous lâchera peut-être avec son blog idiot. Elle écrit vraiment comme un pied. Les blogueurs, ils profitent du fait qu'ils échappent à la critique littéraire. On ne va tout de même pas te passer à la chaise électrique parce que tu as eu une érection sous la douche et qu'une femme de chambre a troublé ton intimité.
Pour ma part, je suis contre le viol : c'est déjà pénible de faire l'amour avec une femme quand elle est d'accord. Que ton histoire ridicule occupe les médias mondiaux est en soi une condamnation de notre monde. Il y a mille choses à faire pour quelqu'un qui n'est pas président de la République française et qui n'est plus directeur général du FMI : je te donnerai la liste quand tu seras revenu dans notre pays où les érections ne sont pas toutes coupables et où les femmes de chambre ne sont pas toutes excitantes.
Maï pen raï, comme on dit en thaï. Ne t'en fais pas. Il y a aussi : chaï yen yen. reste calme. Et pas de bêtises avec les femmes flics. Moi, il n'y a rien qui m'excite plus qu'une jolie gonzesse en uniforme, mais bon."
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire