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Réfractaires par principe !
A plus ou moins 10 euros, la tonne de carbone est actuellement au prix d’un plat du jour. Pas si grave ? Comme de nombreux marchés, celui du carbone, lancé en 2005 (lire ci-contre), est directement touché par la crise. Et le prix de la tonne mollit depuis l’été 2008, où il atteignait 30 euros. «Plus il y a d’activité, plus il y a d’émissions, et plus la demande pour les quotas augmente et fait grimper leurs prix, analyse Anaïs Delbosc, de la mission climat de la Caisse des dépôts et consignations. A l’inverse, une baisse de l’activité économique entraîne la baisse du prix de la tonne de carbone.» «Entre janvier 2008 et janvier 2009, la production de ciment et d’acier a baissé de 40 %, prévient David Rapin, directeur du développement de Bluenext, la Bourse de l’environnement. Il était évident que cela allait jouer sur les émissions de CO2 .» Pour Bluenext, l’équation est simple : un point de croissance du PIB en moins équivaut à 30, voire 35 millions de tonnes de CO2 évitées. C’est autant de quotas qui ne seront pas échangés sur les marchés. Et dont les prix chutent.
Equilibre. Car comment, au fond, se constitue le prix du carbone ? Comme tous les prix : un subtil équilibre entre l’offre et la demande. En l’occurrence, l’offre vient des plans nationaux d’allocation de quotas : chaque Etat européen s’est vu allouer un quota d’émissions de CO2 qu’il a reparti entre ses industries. La demande, elle, résulte de l’activité économique. «Différents éléments font le prix du carbone, détaille Damien Demailly, en charge du dossier climat au WWF. Le nombre de droits à polluer accordé aux industriels, leurs difficultés à atteindre ces quotas, la météo, mais aussi l’activité économique. En période de crise, la baisse de l’activité implique directement une baisse des émissions de CO2.»
Les prix du carbone fluctuent par ailleurs souvent. En février 2007, le prix de la tonne équivalait celui d’un journal, soit 1,30 euro. A l’époque, les pays européens avaient été très généreux avec les industriels et leur avaient accordé de larges droits à polluer. Trop larges puisque ces quotas en surnombre avaient précipité la chute des cours.
Cette fois-ci, le contexte morose joue. Certains industriels en profitent aussi pour vendre leurs quotas et dégager du cash. Même s’ils ne sont qu’à 10 euros la tonne de CO2, cela peut rapporter de substantiels revenus. Les observateurs ont constaté une grosse activité sur le marché fin 2008. «Les secteurs touchés par la crise et en surplus de quotas (acier, ciment, verre…) n’ont pas hésité à vendre pour dégager un peu de trésorerie», explique Anaïs Delbosc.
Les spécialistes de la valeur carbone ne s’attendent pas à ce que son tarif remonte tout de suite, mais ils conviennent que le prix du carbone est condamné à grimper. Lutte contre le changement climatique oblige, les permis de polluer attribués aux entreprises se feront de plus en plus rares dans les années à venir. Et comme les quotas attribués pour la période 2008-2012 pourront être échangés avec ceux de la phase suivante (2013-2020), certaines entreprises n’hésitent pas à se constituer un petit matelas de droits à émettre du CO2. Soit comme réserve de cash, soit, pour celles qui n’auront pas réalisé les investissements adéquats, comme droits à polluer.
En Europe, les objectifs de réduction d’émissions imposeront une baisse de 20 à 30 % par rapport au niveau de 1990. Il faut donc préserver ses quotas ou investir très vite dans des technologies non polluantes. Mais à 10 euros la tonne, le tarif actuel n’est pas assez incitatif pour rentabiliser ces investissements.
Myopie. «Plus le prix est bas, moins on a besoin d’anticiper, estime Damien Demailly. Et les industriels sont atteints par la myopie du court terme alors qu’il faudrait faire des efforts aujourd’hui puisque les choix actuels déterminent l’impact de demain.» Toutefois, «les investissements dans les technologies moins polluantes ne devraient pas être basés sur les prix actuels du carbone, mais sur ceux des années à venir, lesquels seront mécaniquement plus élevés», prévient Anaïs Delbosc. Dans les années 2020, la tonne de carbone pourrait valoir entre 30 et 40 euros. Ceux qui voudront alors vendre leurs quotas - car ils n’en auront pas besoin grâce à leurs investissements propres - seront gagnants. Et pas que financièrement.
Source : Liberation.fr / Laure Noualhat / 09-03-09
Jeudi 26 février, 20h17, LeMonde.fr
Le travail intensif peut altérer les capacités mentales. C'est à cette conclusion qu'aboutit une étude, parue dans la livraison du mois de mars de The American Journal of Epidemiology. Le phénomène est d'autant plus préoccupant que le sur-travail est monnaie courante. 'Les longues plages horaires sont communes dans le monde entier ; dans les Etats membres de l'Union européenne, entre 12 % et 17 % des actifs ont effectué des heures supplémentaires en 2001', rappellent les auteurs de l'étude.
Une équipe finlandaise a étudié le cas de 2 200 fonctionnaires britanniques, âgés de 35 à 55 ans, sur une longue période, entre 1997 et 1999, puis entre 2002 et 2004. Parmi les sondés, 39 % ont rapporté des horaires hebdomadaires inférieurs à 40 heures, alors que 53 % ont déclaré un emploi du temps de 41 à 55 heures.
Les résultats montrent que ceux qui travaillent plus de 55 heures par semaine ont des capacités mentales amoindries par rapport à ceux qui ont une durée de travail hebdomadaire de 40 heures. Ceux qui avaient une surcharge de travail sont moins bons dans les tests d'évaluation du raisonnement et du vocabulaire.
RAISONS OBSCURES
Les effets constatés sont par ailleurs cumulatifs : selon l'étude, plus la semaine de travail est dense, plus les effets indésirables se font ressentir. Pour parvenir à de tels résultats, les employés ont été soumis à cinq tests différents. Parmi ceux-ci, les scientifiques ont soumis à l'échantillon une liste de vingt mots de une à deux syllabes, en leur donnant deux minutes pour en retenir un maximum.
Si le diagnostic est désormais établi, les causes sont plus obscures. Les scientifiques n'ont pas pu déterminer pour quelles raisons précises la surcharge de travail affectait les facultés mentales. Ils ont toutefois relevé un faisceau de facteurs explicatifs, parmi lesquels figurent une qualité de sommeil inférieure, de la dépression et, d'une manière générale, une hygiène de vie moins bonne.
Cette étude ne constitue qu'une base de départ pour ceux qui l'ont réalisée, car, de leur propre aveu, elle demeure limitée. "La durée de la période d'étude ne semble pas suffisante pour détecter le déclin des fonctions cognitives en général", jugent les auteurs. L'analyse, qui prend pour base des fonctionnaires, "n'est pas représentative de la population active globale", poursuivent-ils.